Un projet d'infrastructure tel que la ligne nouvelle Bordeaux - Toulouse ne se limite pas à une question technique de transport : il transforme durablement les territoires qu'il traverse. Ses impacts s'étendent à l'agriculture, à l'urbanisme, à l'économie locale, à la qualité de vie des habitants et à l'aménagement du territoire dans son ensemble. Ces dimensions socio-économiques et territoriales sont donc essentielles pour apprécier la réelle utilité publique du projet, au-delà de ses seuls aspects environnementaux.
Les travaux préparatoires et la construction de la ligne impliquent l'occupation temporaire ou permanente de vastes surfaces, la modification du foncier agricole et la création de nuisances importantes pour les populations locales. Les effets combinés sur l'activité économique, la valeur des terrains, le tourisme rural et la mobilité quotidienne sont rarement neutres. Pourtant, le dossier d'autorisation aborde ces enjeux de façon marginale, en se concentrant sur les retombées économiques positives supposées, sans véritable analyse des conséquences négatives pour les riverains et les acteurs locaux.
Les effets territoriaux d'un tel projet dépassent aussi le périmètre immédiat du chantier. Ils modifient les dynamiques de développement des communes, les usages du sol, et peuvent accentuer les déséquilibres entre les zones urbaines bien desservies et les territoires ruraux traversés sans bénéficier de retombées directes. La compatibilité avec les documents d'urbanisme, les plans locaux de développement économique et les stratégies de transition territoriale doit être examinée de manière rigoureuse.