La participation du public à l'élaboration des décisions environnementales ne s'arrête pas à la phase de consultation. Elle doit s'inscrire dans la durée et accompagner la vie du projet, depuis la mise en œuvre des travaux jusqu'au suivi de leurs effets réels sur le terrain. Cette exigence découle de la Convention d'Aarhus, ratifiée par la France, qui garantit à chaque citoyen le droit d'être informé, de participer aux décisions et d'accéder à la justice en matière d'environnement.
Dans le cas de la ligne nouvelle Bordeaux - Toulouse, le dossier d'autorisation évoque la transparence et le suivi, mais sans préciser les modalités concrètes de diffusion des informations, la fréquence des bilans publics ni la place des associations ou des habitants dans la gouvernance environnementale. L'absence de dispositif pérenne de concertation et de suivi partagé pose question, notamment au regard de la durée du chantier et de la complexité des impacts écologiques.
Un suivi efficace suppose que les engagements pris par le maître d'ouvrage soient documentés, accessibles et contrôlables. Le public doit pouvoir vérifier la réalisation des mesures annoncées, signaler les manquements et être associé à l'évaluation de leur efficacité. Sans cela, les engagements environnementaux perdent toute valeur démocratique et juridique.