Tout projet d'aménagement doit aujourd'hui être examiné à la lumière de son impact sur le climat et de sa contribution à la transition énergétique. Ces questions dépassent la simple consommation d'énergie : elles concernent le bilan global d'émissions de gaz à effet de serre, la préservation des puits de carbone naturels et la compatibilité avec les engagements pris par la France dans le cadre de la Stratégie nationale bas carbone (SNBC) et du Pacte vert européen.
Le projet de ligne nouvelle Bordeaux - Toulouse est présenté comme un projet favorable au climat, en raison du report modal attendu de la route vers le rail. Cependant, cette affirmation ne prend en compte ni les émissions générées par les travaux préparatoires et les chantiers, ni la destruction de milieux naturels qui jouent un rôle majeur dans le stockage du carbone. De plus, le gain carbone à long terme dépendra fortement du volume de trafic ferroviaire effectivement transféré et de la durée d'exploitation nécessaire pour compenser les émissions initiales.
Les travaux de terrassement, la fabrication des matériaux, le transport des déblais et l'artificialisation des sols représentent des postes d'émissions considérables. Dans un contexte de crise climatique, il est légitime d'interroger la cohérence entre ces impacts immédiats et les bénéfices différés mis en avant. Cette section aide le public à questionner la réalité du bénéfice climatique, à comprendre les mécanismes du bilan carbone et à exiger des garanties quant à la contribution réelle du projet à la transition énergétique.