Section 8- Les effets sur le climat, l'énergie et la transition écologique

Introduction

Tout projet d'aménagement doit aujourd'hui être examiné à la lumière de son impact sur le climat et de sa contribution à la transition énergétique. Ces questions dépassent la simple consommation d'énergie : elles concernent le bilan global d'émissions de gaz à effet de serre, la préservation des puits de carbone naturels et la compatibilité avec les engagements pris par la France dans le cadre de la Stratégie nationale bas carbone (SNBC) et du Pacte vert européen.

Le projet de ligne nouvelle Bordeaux - Toulouse est présenté comme un projet favorable au climat, en raison du report modal attendu de la route vers le rail. Cependant, cette affirmation ne prend en compte ni les émissions générées par les travaux préparatoires et les chantiers, ni la destruction de milieux naturels qui jouent un rôle majeur dans le stockage du carbone. De plus, le gain carbone à long terme dépendra fortement du volume de trafic ferroviaire effectivement transféré et de la durée d'exploitation nécessaire pour compenser les émissions initiales.

Les travaux de terrassement, la fabrication des matériaux, le transport des déblais et l'artificialisation des sols représentent des postes d'émissions considérables. Dans un contexte de crise climatique, il est légitime d'interroger la cohérence entre ces impacts immédiats et les bénéfices différés mis en avant. Cette section aide le public à questionner la réalité du bénéfice climatique, à comprendre les mécanismes du bilan carbone et à exiger des garanties quant à la contribution réelle du projet à la transition énergétique.

Le dossier évoque un gain environnemental global mais ne fournit pas le détail du calcul des émissions liées aux travaux, au transport des matériaux ou à la fabrication des infrastructures. Aucune donnée chiffrée n'est présentée sur les émissions de CO₂ des chantiers ou sur la destruction des puits de carbone naturels.

En l'absence d'un bilan carbone complet intégrant les phases de construction, d'exploitation et de démantèlement, il est impossible d'affirmer que le projet contribue à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Avis défavorable.

Les zones humides, prairies et boisements détruits par le projet constituent des réservoirs naturels de carbone. Leur disparition provoque un relargage de CO₂ dans l'atmosphère. Le dossier n'évalue pas ces pertes ni la capacité des mesures compensatoires à les compenser.

Si la perte de stockage de carbone n'est pas intégrée au bilan environnemental, le projet sous-estime son impact climatique réel et ne respecte pas les exigences de la Stratégie nationale bas carbone. Avis défavorable.

Les chantiers de sondages, de terrassement et de transport de déblais génèrent des émissions importantes. Aucun inventaire précis des consommations de carburant, d'énergie et des émissions associées n'est fourni dans le dossier.

Sans évaluation quantitative des émissions des travaux, il est impossible de vérifier la compatibilité du projet avec les objectifs de neutralité carbone de la France. Avis défavorable.

L'argument principal du projet repose sur un transfert de la route vers le rail. Toutefois, les études de trafic ne démontrent pas que ce report sera suffisant pour compenser les émissions liées à la construction.

Si les gains d'émissions liés à l'exploitation ferroviaire ne compensent pas à court terme les émissions initiales du chantier, le projet ne peut être présenté comme bénéfique pour le climat. Avis défavorable.

La transition énergétique implique de limiter la consommation globale d'énergie. Le projet ne précise pas les consommations électriques liées à la construction et à l'exploitation ni les sources d'énergie mobilisées.

Sans démonstration d'une consommation maîtrisée et d'un approvisionnement énergétique durable, la compatibilité du projet avec la transition énergétique reste à prouver. Avis défavorable.

Les infrastructures doivent être conçues pour résister à l'évolution du climat : fortes chaleurs, sécheresses, crues ou inondations. Le dossier n'indique pas comment ces risques climatiques sont intégrés à la conception du projet.

Si la conception ne prend pas en compte les projections climatiques régionales, le projet méconnaît les obligations d'adaptation au changement climatique imposées par la loi. Avis défavorable.

Les collectivités locales disposent de plans climat-air-énergie territoriaux fixant des objectifs de réduction des émissions. Le dossier ne précise pas comment le projet s'articule avec ces stratégies.

L'absence de cohérence démontrée entre le projet et les plans climats territoriaux constitue une lacune majeure au regard de la planification environnementale nationale et locale. Avis défavorable.

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