Les risques technologiques et sanitaires représentent un aspect souvent sous-estimé des projets d'infrastructures. Ils concernent à la fois la sécurité des travailleurs, la santé des populations riveraines et la protection des milieux naturels. Ces risques découlent directement des activités de chantier : forage, manipulation de produits chimiques, stockage temporaire de déchets, transport de matériaux, fonctionnement d'engins motorisés ou encore circulation accrue sur les voies locales.
Dans le cas du projet de ligne nouvelle Bordeaux - Toulouse, les travaux préparatoires et les sondages géotechniques prévoient l'ouverture de nombreux sites dispersés sur le territoire, souvent à proximité de zones humides, de cours d'eau et de zones habitées. Cette configuration accroît mécaniquement la probabilité de pollutions diffuses et d'incidents ponctuels, notamment en cas de défaut de confinement ou d'écoulement accidentel. Les risques de contamination des eaux souterraines, d'émissions de poussières fines et de nuisances sonores répétées doivent donc être examinés avec la plus grande attention.
Le dossier soumis à autorisation évoque des mesures générales de prévention mais reste très imprécis sur les protocoles techniques, la surveillance des pollutions ou les moyens d'intervention en cas d'accident. Il n'aborde pas non plus les effets sanitaires cumulés liés à la proximité des chantiers et à la durée des travaux. Ces lacunes empêchent d'apprécier le niveau réel de maîtrise du risque.